Avez-vous lu?

Voyez la conclusion de mon aventure canadienne à
http://www.annyaucanada.blogspot.com/

Et voyez la suite! Mon aventure en Amérique du sud!
http://www.annyenespagnol.blogspot.com/



samedi 9 février 2008

Un volcan pour l'anniversaire

7 février
Le 7 février est la journée de l’anniversaire de décès de ma mère.
Cette année, les choses me semblaient différentes, car le 7 février pour moi, n’est pas la même journée que pour le reste de ma famille.
Les 18hres de décalage horaire, nous font vivre les événements de manières différentes et en des jours différents.

Je cherchais la façon de m’offrir cette journée.
Depuis plus d’une semaine je bougeais les pièces du casse-tête, ne souhaitant pas passer la journée de cet anniversaire, assise dans un autobus…
C’est alors que j’étais au musée Te Papa à Wellington, je changeai mes plans.
Tangariro. Un volcan.
Un volcan pour le 3ième anniversaire.

J’ai déjà abordé le sujet, mais c’était au mois d’août, alors que j’étais à Jasper… C’était le 20 août, la journée de l’anniversaire de naissance de ma mère.
Dès le premier anniversaire, j’ai décidé que ces journées-là, moi, je ne travaillais pas. Ce sont des journées que je décide de m’offrir. Pas pour pleurer le triste souvenir. Mais pour célébrer les heureux souvenirs et surtout célébrer la vie.
Ma mère était ce que j’aimais le plus.
Je garde d’elle l’un des aspects de sa vision de la vie : j’accepte ce que la vie met sur mon chemin, j’accepte mes épreuves.
Je crois qu’elle était comme ça. Je la voyais comme ça.

Je me souviens d’elle à quelques mois de sa mort, heureuse, souriante et positive. Sûrement avait-elle ses moments tristes, mais sa force était en son positivisme.

Sa mort n’est certes pas un événement heureux, mais j’accepte l’épreuve. Mon cheminement à travers mon deuil m’a amené en tirer le maximum.

J’ai travaillé à transformer cet événement malheureux en quelque chose de positif.
Qu’est-ce que j’apprends de la vie à travers cette épreuve ?
Qu’est-ce que j’apprends sur moi ?
Cet événement m’a beaucoup transformé, et je deviens une femme dont elle serait bien fière.
Ça je le sais.

Je sais quelle portait en moi beaucoup d’espoirs. Elle me disait souvent qu’il n’y avait aucune limite pour moi. Que je pouvais faire tout ce que je voulais et que le fait d’être une fille ne devrait jamais me restreindre.
Elle projetait en moi, cette capacité de m’affirmer. Elle qui trop souvent était restée muette.

Prendre ma place et foncer était ce qu’elle souhaitait pour moi. Cette confiance qu’elle portait en moi, je le sentais, j’avais ce feu… celui de devoir foncer et ouvrir des portes. J’ai longtemps cherché comment le faire. J’en ai été frustré de ne trouver la sortie, de ne trouver ma voie, ma voix.

Aujourd’hui, j’ai maintenant l’impression de suivre ma route, d’enfin commencer à déployer mes ailes.

Ce troisième anniversaire est un moment important dans la guérison de mon deuil.
Mon deuil qui m’a amené à faire ce voyage.
Qui m’a amené à aller chercher au fond de moi. Me sortir de ce que je connais pour vraiment voir qui je suis. Sans pression et sans observateur.
J’ai appris à respirer.

Pour ce troisième anniversaire, je me suis offert un volcan.
J’aimais l’idée de m’élever à 2291mètres d’altitude. C’est à 5h40 du matin que l’autobus est venu nous chercher. Et c’est à 7h24 que je prenais la route.
Tangariro crossing. La randonnée consiste à traverser le parc national.
7 à 8 heures de marche, 17km, dans le pays de Lord of the Ring.
Plusieurs scènes de combat ont été tournées à cet endroit.
La première partie de la marche consistait à se rendre jusqu’à South Crater, environ 2 heures de marche. Ce qui nous amenait au pied du plus haut volcan du parc national.

Le mont Ngauruhoe.
Un trois heures de marche supplémentaire. Dit extrêmement difficile, à faire uniquement si la première partie a été facile.
Je m’y engageai, laissant derrière moi, les autres marcheurs de mon groupe.
Je débutai l’ascension. Ce qui rendait les choses difficiles était le sol… sablonneux avec plusieurs petites roches, il était impossible d’avoir une bonne prise dans le sol.
La vue à cette altitude était superbe.
Et l’inclinaison était des plus surprenantes.
L’air se faisait plus rare.
Je commençais à avoir le vertige. Et j’avais surtout la frousse d’en redescendre…
J’arrêtai mon ascension environ 100 mètres du cratère.
Je ne sais pas pourquoi j’ai arrêté. Peut-être mon vertige.
Peut-être que je ne voulais pas avoir en redescendre ces 100 mètres supplémentaires, je regardais ma montre et étais inquiète du temps qu’il me restait avant de prendre le dernier autobus de retour...Je ne sais pas pourquoi je n’ai pas continué.
Ce n’était pas la fatigue, je me sentais encore en forme.

Maintenant je me dis que j’aurai dû poursuivre pour pouvoir lancer un grand cri du dessus du volcan. Mais j’étais déjà bien fière d’avoir affronté de la sorte mon vertige.
J’aurai dû poursuivre d’autant plus que la descente était vraiment le fun !
C’était faire du ski dans le sable et les roches volcaniques. Entendant parfois «Rocks » quand une roche dévalait la pente.
Redescendue de mon volcan, je poursuivi la marche pour un 4 heures supplémentaires.
L’arrêt suivant fût au Red Crater.
C’était hallucinant !
Du Red crater on pouvait voir les lacs émeraude… Hallucinant !
De là, la descente commençait. Une longue et lente descente. Offrant des paysages et une végétation différente.
J’étais encore pleine d’énergie. Mais je trouvai la descente difficile pour les genoux.
J’arrivai au stationnement vers 15h35. Après 8h10 de randonnée (incluant un 3heures d’extra)
Encore pleine d’énergie, les genoux douloureux, je dormi dans l’autobus.
Je conservai cet énergie durant quelques heures… jusqu’au sauna et la douche. Après le souper, j’étais simplement claquée et parfaitement heureuse de ma journée.

Heureuse aussi de l’avoir fait seule.
J’avais eu la journée pour réfléchir, pour apprécier.
Ce fût une superbe journée.

Alors que j’étais en pleine ascension de mon volcan, je reçu un message texte sur mon cellulaire. Mon amie Marie qui me souhaitait une bonne journée, elle pensait à moi et voulait me dire qu’elle était certaine que ma mère était fière de moi.

Je n’avais pas à atteindre le sommet pour qu’elle soit fière.
Elle doit être fière de savoir que j’apprécie la vie, rien de plus.

Merci mon amie pour ton message, merci d’y avoir pensé, toi qui connais le sens de cette absence.

Aucun commentaire: