Chaque famille traîne ces histoires. Il y a de bonnes histoires, des moins bonnes. Mais chaque ruisseau trouve sa source.
Moi, j’ai un frère silencieux.
Ce n’est pas nouveau. J’ai grandi dans son silence. A la maison ou à l’école, il ne me parlait pas.
Un an après avoir quitté la maison et la ville, il m’a vu.
Nous nous sommes rapproché. Il a reconnu nos ressemblances. Nous avons même entretenu une belle et bonne relation durant près de 5 ans je crois.
Différents événements l’on ramené dans son silence.
Alors que je préparais mon départ, j’étais à Québec, à la maison familiale ; seule et découragée par mon départ, enterrée et atterrée par tous ces petits choix de choses à apporter ou à laisser, par tous ces trucs de bagnole et d’outils, je lui téléphonai.
Je laissai deux messages. Un à la maison, un sur son portable.
« J’ai besoin de toi, j’ai besoin d’aide, réponds-moi. Je suis là. Je ne t’ai pas souvent demandé quelque chose, aujourd’hui je le fais. Je vais t’aimer quand même si tu ne me réponds pas, mais je ne te demanderai plus rien. »
Si on connaît Anny Lefebvre, on sait que ces messages n’arrivent pas souvent.
Mes messages restèrent sans réponse.
Je poursuivi mes approches.
Un email pour lui annoncer mon blog et le décès de notre grand-mère.
Sans réponse.
Puis une carte postale de Vancouver.
Je voulais lui dire que j’allais traverser le monde pour me rendre en Nouvelle-Zélande. Mais ce n’était pas l’essentiel de mon message.
Je voulais lui dire que à travers ma traversée du Canada, j’avais eu beaucoup de temps pour réfléchir...
Et que j’étais maintenant convaincu que l’on ne pouvait pas régler un problème de communication par le silence.
Bien entendu, on n’attend pas de réponse d’une carte postale.
Tout comme je n’attends pas de réponse de sa part.
Aujourd’hui, j’ai mis à la poste une autre carte postale.
Je lui annonce ma prochaine destination : l’Argentine et quelques pays de l’Amérique du sud.
Mais je voulais surtout m’excuser, lui dire que je suis désolée, mais que je n’ai pas de place dans mes bagages pour la rancœur, c’est trop lourd à traîner.
Peut-être un jour comprendra-t-il que la vie est un aller simple et que l’on ne refait pas le temps qui passe.
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1 commentaire:
Wow, je commence sérieusement à me dire, que la solution des problèmes de l'humanité est le voyage avec sa personne! Je suis accro à ton blog! Et caline que je vais m'ennuyer quand tu vas être de retour au Québec, ne plus te lire... que je vais être triste! Bref, tout ça pour te dire que te lire me fait voyager, penser et réaliser beaucoup de choses. Je te trouve vraiment courageuse de faire tout ce que tu fais, et j'aimerais gouter à ton bonheur... il a l'air merveilleux! Je te souhaite te passer encore de beaux moments dans ton voyage, et surtout, d'être capable degarder ton bonheur. Ce que tu écris respire de bonheur, et je crois que c'est la raison pour laquelle j'ai tant besoin de te lire! Merci Anny! Tu es vraiment merveilleuse!
Fait attention à toi!!!!
Carole x0x0x0
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